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VR_I

Gilles Jobin & Artanim

Critique

Camille Winterthur

Munis de lunettes et de capteurs, vous deviendrez un avatar plongé dans un décor de réalité virtuelle forcément plus vrai que nature. Avec VR_I, le chorégraphe suisse invite le public à une expérience sensorielle unique. 

Gilles Jobin renouvelle son art et fait surgir des géants au propre et au figuré.

Une expérience déroutante à ne surtout pas manquer. 

C'est la première fois qu'un chorégraphe mélange réalité virtuelle immersive et danse dans une pièce où le spectateur vit une expérience unique. 

En se rapprochant d'Artanim, spécialisé dans la Motion Capture, Gilles Jobin interroge notre perception de la réalité. Grâce à cette technologie, le spectateur va embarquer dans un monde virtuel. 

Lorsque vous arrivez, l'équipe technique vous place des capteurs sur les mains et les pieds et vous fait enfiler un boitier d'ordinateur sur le dos. On vous place les lunettes, le casque audio, quelques réglages et vous voilà fin prêt, vous et les quatre autres spectateurs (ndlr: performance  limitée à cinq participants). 

​Ça y est vous quittez votre réalité pour en trouvez une autre. Les spectateurs sont d'abord dans une caverne, qui ne tardera pas à être soulevée par des géants. L'impression d'être ridiculement petit à coté d'eux fonctionne à merveille. Vous allez les voir évoluer à coté de vous, vous passer dessus, manquer de vous écraser, avant qu'ils ne se rapprochent et vous observent. Au quatre points cardinaux, vous voilà entouré de ces géants qui vont amener des murs et un plafond. En quelques secondes vous passez d'un désert à un intérieur où vous pouvez observer les géants par la fenêtre. A la différence que maintenant c'est vous qui êtes plus haut qu'eux...

Entre ces quatre murs, viennent deux danseurs modélisés qui vont évoluer parmi les spectateurs. Bien que la technologie n'en soit pas encore à proposer une interaction avec eux, et qu'ils vous passent à travers si vous vous approchez, il n'en reste pas moins des moments troublants où le spectateur peut observer ses voisins, autres spectateurs devenus avatars, se laisser aller à des mouvements à coté des ces danseurs fictifs et pourtant si réels. 

Par des jeux d’échelle, Gilles Jobin propose une réflexion inédite sur la notion de spatialité. Les danseurs deviendront aussi minuscules et il vous faudra descendre au sol pour les voir danser. C'est la présence réelle du corps du spectateur dans un espace physique cohérent qui permet à la pièce des jeux d’échelle surprenants.

Le plus étonnant est qu'il vous faudra un temps d'adaptation pour revenir au monde réel ! 

En quelques minutes d'équipement nous sommes capable de passer d'un monde à l'autre. Et sans doute voilà le plus déroutant de cette performance, car nous y serions bien resté plus longtemps dans ce monde imaginaire...

A voir et revoir aux Swiss Sance Days à l'Arsenic/Lausanne puis à la Comédie de Genève. 

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