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ONE SONG
Miet Warlop
Critique

Marius Baulieu 

Grâce à cette artiste plasticienne belge, le festival d’Avignon retrouve de sa superbe en re devenant l’épicentre de l’avant garde du théâtre. 

Une pièce majeure de cette édition 2022 qui montre que le théâtre n’est pas ceci ou cela mais bien ceci et cela. 

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Dans cette Cour du lycée St Joseph, le plateau est celui d’un gymnase. Sans nul doute, l’effort physique sera au coeur de One song. 

One song car effectivement c’est une unique chanson qui sera jouée par les performeurs. Tous ensemble avec chacun son rôle, c’est une partition physique qui permet la partition musicale. 

La violoniste en équilibre sur une poutre. Le contrebassiste fait sonner les cordes en faisant des abdos. Le claviériste saute en l’air pour atteindre ses touches. Le batteur cours de droite à gauche pour taper sur sa batterie dispersée dans l’espace. 

 

S’en suit selon le rythme du métronome, en avant scène, une course effrénée dont les performeurs musiciens en deviendront tour à tour bourreaux et victimes. 

 

Dans cet agencement millimétré, le public ne pourrait y voir qu’une performance physique mais au contraire ce milimétrage suppose une dramaturgie. 

Tour à tour, ils voudront stopper ce métronome, le ralentir ou l’accélérer mais pris dans ce système où seul la mort peut-être la finalité, nous verrons l’impossibilité d’arrêter un monde qui tourne trop vite. Même face à l’épuisement des autres, il y en aura toujours un pour relancer cette folle machine qui tourne en rond, entrainant les autres dans une chute mortelle. 

Malgré la collaboration entre eux pour jouer cette musique, il est bien ici de question de lutte pour survivre. De la loi du plus fort, quitte à s’entretuer pour survivre. Magistral. 

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