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LES IDOLES 

Christophe HONORE

Critique

Marius Baulieu 

Les idoles de Christophe Honoré, ce sont Jean-Luc Lagarce, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Serge Daney, Cyril Collard et Jacques Demy. Le metteur en scène imagine la rencontre post-mortem des idoles de sa jeunesse. 

C'est grâce à Jean-Luc Lagarce, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Serge Daney, Cyril Collard et Jacques Demy que Christophe Honoré est devenu l'artiste qu'il est.

C'est eux qui lui ont fait quitter sa Bretagne natale pour vivre son rêve de cinéma, d'écriture et de théâtre.

Aujourd'hui si Christophe Honoré réalise des films c'est parce qu'il a quelque chose à leur dire.

 

Le décor est une imposante gare désaffectée avec des fuites d'eau. Tout commence par la voix-off de Christophe Honoré qui se remémore un souvenir, un spectacle du chorégraphe Dominique Bagouet et une musique des Doors : When the music is over. 
Puis en chorégraphie aux bras déployés, entre les 6 comédiens chacun incarnant une idole. 

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C'est Jean Luc Lagarce qui commence à s'emparer du micro pour parler de l'écrivain Renaud Camus. Puis c'est Jacques Demy qui est pris à parti par les cinq autres : pourquoi a-t-il caché sa maladie avec la complicité de sa femme, Agnès Varda ? Le réalisateur esquisse une réponse, portée par la magnifique Marlène Saldana. Enfin ce sont Daney et Guibert qui questionne leur engagement dans la lutte contre l'épidémie qui est confondu dans leur art. 

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Les idoles se retirent un instant, dans la peau de l’écrivain Hervé Guibert, Marina Foïs ébranle dans un monologue d’une rare intensité. Seule en scène, elle raconte les derniers instants de Muzil, double de Michel Foucault sous la plume de Guibert. Nous sommes suspendu à ses lèvres, les yeux humides. 

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Le metteur en scène force à cohabiter six de ces idoles pendant 2h30. Il va s'amuser à les pousser dans leur retranchements. Il sait prendre ses distances, rire des coquetteries et des travers de ses héros qui sont aussi des divas. Jacques Demy (Marlène Saldana) méprisant ouvertement Guibert (Marina Fois) d’étaler la maladie dans ses écrits, tandis que Guibert lui reproche de garder le secret. 

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"Quand je me lance dans un film, c’est la plupart du temps parce que j’ai quelque chose à vous dire" Ch. Honoré

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C'est une remise en lumière de ces artistes vénérés dont il n'a pas fait le deuil pour "donner envie aux gens d'aller ouvrir leurs livres, d'aller voir leurs films" car, de là-haut, ils ont encore beaucoup à nous apprendre sur la vie...

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