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Girl from the frog machine factory

Thom Luz

Critique

Marius Baulieu

La nouvelle création de l’artiste de théâtre suisse Thom Luz nous embarque dans un conte simple : une usine à fumée qui peine à survivre faute de commandes. Pendant 1h15 de spectacle, les 4 et bientôt 5 inventeurs nous font découvrir leur étonnantes découvertes. 

Dans un théâtre visuel de l'ultra éphémère, peut-on saisir l'insaisissable ? 

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La dramaturgie que propose Thom Luz est on ne peut plus simple, il s'agit pour les 4 employés d'une usine à fumée de trouver quoi faire avec cette fumée. Devant une stagiaire découvrant l'entreprise, ces derniers vont lui montrer leurs inventions. Dans un décor composé de cartons, ventilateurs, d'un bureau, et de diverses machines à fumée. 

Ils n'ont pas l'air très débrouillards, et semblent bien maladroits avec leurs machines, frôlant souvent avec un comportement autistique. Ils ne parviendront visiblement pas à sauver leur entreprise, le spectacle se finissant sur un paysage brumeux et mélancolique évoquant un espace à l’abandon. 

Adepte d'un théâtre musical, tout cela est accompagné par la musique d'un quatuor à cordes qui répète du Haydn. 

Les employés de l'usine, vont bricoler leurs machines, de la plus petite à la plus grosse, de la moins puissante à la plus puissante. Ils manieront de long tubes en aluminium, des sacs plastiques, des colonnes, des cartons, du bois pour produire le fruit de leurs inventions. 

Il sera bien sur possible, au travers de la poésie visuelle que propose l'emploi de la fumée, éphémère par essence, d'y voir un écho à notre monde : une usine qui périclite et une quête nécessaire de la beauté et de l'inutile. Il s'agit pour le théâtre de Thom Luz de produire du sens avec de l'impalpable.

Bien qu'extrêmement visuel, nous regrettons dans cette nouvelle création un usage trop convenu de la fumée, qui finalement reste une matière morte et ne prend pas vie devant nous. Avec une dramaturgie maladroite, nous montrant dès le début la palette des possibles de la fumée, nous restons sur notre faim pour le reste de la représentation

La fiction ne semble pas se suffire à elle-même contrairement à  "La Mélancolie des dragons" (ndlr: Philippe Quesne) où dans une dramaturgie pour le moins similaire, il s'agissait pour les acteurs de découvrir une scénographie, offrant plusieurs niveaux de lectures. Ou comme dans " L'après-midi d'un Foehn" où Phia Ménard parvenait à rendre vivant l'air...

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