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ROMANCES INCIERTOS, UN AUTRE ORLANDO

François Chaignaud & Nino Laisné 

Critique

Camille Winterthur

François Chaignaud s’entoure d’un merveilleux quatuor de musiciens baroques pour évoquer les accents du siècle d’or espagnol. Le corps et la voix du danseur atteignent des sommets de virtuosité. La danse savante emprunte ses gestes aux danses populaires, la jota et le flamenco. Une performance à la fois physique et délicate. 

Il est envoûtant. Véritable performance de l'artiste, François Chaignaud vous attrape avec son corps et sa voix et ne vous lâche plus pendant plus d'une heure. 

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Le spectacle est composé de trois partie, de trois figures issues des traditions espagnoles: la Doncella Guerrera, partie à la guerre sous les traits d’un homme, le voluptueux San Miguel de Garcia Lorca et la Tarara, gitane androgyne.

Le titre de la pièce renvoi, bien sur à l’Orlando de Virginia Woolf, un lord anglais de la cour d’Elisabeth 1er qui, en s’endormant, change de siècle et de sexe pour échapper aux normes sociales et pour tendre vers un idéal poétique.

Homme, femme, courtisan, travesti… François Chaignaud danse et chante, il est plusieurs.  Il incarne ce nouvel Orlando, personnage créé par Virginia Woolf, qui rassemble cette « fratrie » convoquée sur scène. Il est accompagné et porté par quatre musiciens (théorbe et guitare baroque, bandonéon, viole de gambe, percussions). 

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Il est un homme interprétant une femme déguisée en homme : « la Doncella Guerrera », jeune guerrière ayant voulu partir à la guerre, qui a pourtant vite perdu son épée... Sa danse est d'une beauté sans comparaison, elle vous attrape l'âme. Chaignaud chante la plainte et danse la « romance » tout en même temps. 

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Chaignaud semble vivre sur scène des êtres successifs. Et voir le performeur à nouveau atterrir dans le monde, à la fin du spectacle, est bouleversant de vérité. 

Son salut sera à son image. Magnifique. 

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